Le génogramme ressemble à un arbre généalogique… mais il va beaucoup plus loin. C’est une représentation graphique de la famille qui permet de mettre en lumière les liens visibles et invisibles, les répétitions, les événements marquants et les loyautés inconscientes qui se transmettent de génération en génération.

Créé par le psychiatre américain Murray Bowen et popularisé par Anne Ancelin Schützenberger, le génogramme est aujourd’hui un outil incontournable en thérapie transgénérationnelle. 

Il permet de mieux comprendre les dynamismes familiaux et de relier le passé au présent.

Concrètement, on y inscrit les membres de la famille, leurs dates de naissance, mariages, décès, mais aussi les événements importants : exils, maladies, accidents, fausses couches, secrets… On y trace également la qualité des relations (harmonieuses, conflictuelles, coupées).

Le génogramme n’est pas figé : il s’enrichit au fil des séances et devient un support vivant, qui aide à redonner du sens à l’histoire familiale et à ouvrir un chemin de transformation personnelle. C'est un objet flottant.

Le mot génogramme vient de l’étymologie « écriture des origines ». 

Plus qu’un simple arbre généalogique, c’est un outil thérapeutique et symbolique qui permet de représenter graphiquement une famille et son histoire sur plusieurs générations.

Apparu en 1979 grâce au psychiatre américain Murray Bowen, il est devenu un outil de référence dans la clinique systémique. Bowen l’a présenté comme un moyen indispensable de compréhension des systèmes familiaux. Depuis, il a été popularisé auprès du grand public par Anne Ancelin Schützenberger.

Le génogramme n’est pas figé : il s’enrichit et se transforme au fil des séances. 

C’est ce que la clinicienne IVY DAURE  appelle un « objet flottant » :

« Il articule, il lit, relit les temps, les personnes, les histoires, les ressentis, les vécus. »

À travers cette mise en forme, le génogramme :

🔴 restitue la trame de l’histoire familiale,

🔴 relie le passé et le présent,

🔴 met en lumière les répétitions, contraintes et loyautés invisibles,

🔴 révèle les patterns relationnels et les spécificités du système,

🔴 ouvre à un questionnement, source de compréhension et d’évolution.

Comme l’écrivait le philosophe George Santayana :

« Celui qui ne peut se rappeler le passé est condamné à le répéter. »

En pratique, le génogramme permet de représenter au moins quatre générations et d’y inscrire de nombreuses données :

🔴 Identités : noms, prénoms, sexe, dates de naissance, de mariage, de décès.

🔴 Événements familiaux : divorces, unions, exils, déménagements, faillites, maladies, accidents.

🔴 Enfants invisibles : fausses couches, avortements, enfants morts-nés ou illégitimes.

🔴 Positions sociales et professionnelles : métiers, réussites, faillites, exclusions, idéalisations.

🔴 Contexte historique : guerres, migrations, faits marquants.

Les symboles utilisés sont codifiés :

🟦 un carré pour les hommes,

🟢 un cercle pour les femmes,

Les relations entre les membres peuvent aussi être représentées graphiquement : liens harmonieux ou conflictuels, loyautés, coupures, alliances… souvent matérialisés par des traits ou des couleurs.

Le génogramme n’est pas seulement un schéma : il est un outil de sens. 

Il aide à :

🔴 donner la parole au client,

🔴 comprendre l’origine d’un symptôme,

🔴 interroger les transmissions conscientes et inconscientes,

🔴 repérer les dédales de l’histoire familiale,

🔴 élaborer des hypothèses thérapeutiques.

Il permet de revisiter et parfois de réhabiliter des fragments d’histoire oubliés, occultés ou douloureux. En mettant au jour ce qui a été tu, il ouvre un espace de compréhension et de libération.

Travailler sur un génogramme, c’est accepter de revisiter les mémoires familiales pour mieux comprendre ce qui se rejoue dans le présent. Il devient une liaison entre les personnes et les événements, entre les générations passées et celles à venir.

Il ne s’agit pas de rester prisonnier de l’histoire, mais au contraire de la relire, de l’interroger et de lui redonner du sens, afin de sortir des répétitions et d’ouvrir un chemin d’évolution.